Observatoire de l’ombrée
Un peu d'histoire avant de commencer le descriptif. Je fais de l'astronomie depuis que j'ai 7 ans, de manière plus ou moins intensive. J'ai toujours été en "nomade", d'abord dans mon jardin, puis, un peu plus grand, en voiture pour trouver un spot dégagé et exempte de lumière. Mon métier me fait habiter proche des villes donc, il faut facilement compter 1/2 heure de voiture pour trouver un ciel clément.
Le nomade impose de transporter son matériel, donc : 1- de le charger dans la voiture, 2- de le décharger de la voiture, 3- de le monter/régler, 4- si tout va bien de faire des photos (actuellement le cas en majorité) ou d'observer, 5- de démonter le matériel, 6- de ranger le matériel dans la voiture, 7- de décharger le matériel, 8- de rentrer le matériel à la maison.
Voilà une séance typique et avec la passion viens le matériel de plus en plus encombrant et surtout lourd.
Donc comme beaucoup le rêve du petit observatoire au fond du jardin fini par arriver mais est-ce bien judicieux ? C'est LA question que je me suis posé et la réponse étant oui, voici mon aventure dans cette construction.
Un abri dans son jardin ?
Oui mais non, moi j'veux bien mais m'dame veux pas, ça prend de la place, c'est moche et qu'est-ce que ça pue !!
Le ciel est pas très beau, la visibilité est pas très bonne mais alors pourquoi ou pourquoi pas ?
Les pourquoi ne pas le faire
J'habite en proche banlieue bordelaise donc mon ciel est moyen moins pour rester poli. On discerne la voie lactée en été quand même.
Ça prend de la place dans le jardin.
Une coupole c'est moche (pour ceux qui ne font pas d'astronomie, pour les autres (donc nous), c'est plus mitigé )
Ça signifie une observation en solitaire
Ça coûte cher
Les pourquoi le faire
J'en ai envie, c'est un rêve de gamin
Optimisation de mes observations
Fiabilité des soirées : moins de problèmes techniques liés au démontage / remontage du matériel
Accès à des sujets plus vastes pour faire un peu de science
En construction / bricolage maison on limite grandement les frais
La fierté d'avoir son propre "observatoire"
De nouvelles relations avec d'autres astrams " comme moi"
Bon ben voilà, on est à 50/50 mais c'est décidé : les conditions ne sont pas optimums dans mon jardin mais, tant pis, j'y vais, je me lance. Mais quel type d'observatoire ?
Il en existe plein de sortes plus ou moins atypiques mais le plus classiques sont l’abri de jardin modifié et la coupole.
Vous pouvez voir une liste d'observatoires amateurs sur le site de Cédric Thomas : http://www.astronomic.fr/post/2008/06/25/46-observatoires-astronomiques
Ou sur l’excellent forum dédié à ces observatoires amateurs : http://www.observatoire-amateur.com/
Je pars plutôt sur quelque chose de standard donc coupole ou abri ?
Abri ou coupole ?
L'abri
Il existe beaucoup d'exemples sur le net de personnes ayant modifié un abri de jardin. Il y en a en résine, en bois, des constructions maison, il y en a même qui ont été fabriqués en dur.
Le principe est simple : on désolidarise le toit des murs. Le toit est donc monté sur un système de rails pour le faire coulisser sur le côté de l'abri.
L'avantage de ce type d'observatoire est qu'il est facile à bricoler, juste 2 rails à monter parallèles et horizontaux (en général). Il est facile de trouver un abri dans les magasins de bricolage et on peut choisir sa taille.
Les frais annexes à l'abri sont modérés et l'investissement de départ l'est également.
La coupole
Il y a 2 solutions,l'achat vers un distributeur, cher, long si pas dispo et frais de transport élevés. Ou l'auto-construction. C'est plus complexe qu'un abri de jardin mais c'est réalisable et plein de personnes l'on fait. Les coûts deviennent ainsi plus modérés. Ça reste tout de même globalement plus cher qu’un abri de jardin modifié.
Le truc c'est que ça en jette, ça fait observatoire d'astronomie quand on regarde une coupole.
Le choix !
L'abri de jardin a le gros avantage d'être discret et facile à faire passer auprès de ses voisins. Le désavantage de cet abri est l'accessibilité aux basses hauteurs côté sud à cause des murs. Il y a la solution de couper le haut du mur sud et de le monter sur charnière mais cela n'est pas facile à motoriser. L'autre inconvénient si l'on veut automatiser ses observations est le risque que sur un bug le toit tape le télescope lors de la fermeture de celui-ci.
La coupole protège 100% l'instrument et même en cas de défaillance, il n'y a aucun risque de venir taper le télescope avec le dôme.
Personnellement je prévois de déplacer mon "observatoire". L'abri de jardin n'est pas du tout conçu pour être démonté, on oublie donc les solutions commerciales. J'ai dans l'idée de l'automatiser et de le piloter à distance à terme. La coupole est donc ce qui semble le plus sécurisé pour cet aspect. Et en plus ça fait partie de mes rêves de gamin, zut à la fin !
Mes contraintes personnelles
Bon les choix s’affinent donc en clair ce que je veux c’est :
1. Une coupole d'un diamètre de 2.5 m environ pour que ça ne soit pas trop petit et pas trop grand non plus
2. Une structure porteuse de 2.5 m minimum et de 3 m maximum pour avoir un peu de place
3. Environ 1m de haut pour pouvoir y rentrer le matériel sans trop se casser le dos, mais pas trop haute non plu avec le cimier de la coupole
4. La structure doit être démontable parce que le but à terme est de placer l'ensemble sous un bon ciel si possible
5. Le permis de construire doit passer à la mairie pour ne pas avoir d'ennuis avec les voisins (même si j'en ai un qui est aussi astronome)
6. Structure extérieure bois pour l'insertion sur le terrain et ses propriétés phoniques, isolantes, hygrométriques et écologiques.
En plus rapide, une coupole de 2.5 m démontable et transportable sur un petit camion ne nécessitant pas de permis particulier.
Le projet réel
La gestation
Cette phase m’a pris environ 3 mois. Les chapitres précédent résument les quelques questions que je me suis posé.
J’ai passé du temps à discuter avec différents astronomes ayant leur abri, certains avaient des coupoles, d’autres des abris de jardin. Et ce en auto construction ou en achat. J’en profite pour remercier ces astrams qui m’ont ainsi aidé à faire mon choix.
Le coût a également pesé dans la balance du choix final. Un abri de jardin d’environ 7m² en bois vaut dans les 1200 euros en magasin de bricolage (solution la moins chère probablement après les parpaings). Une coupole (si je ramène les différents fabricants à 2.5 m) vaut environ 6000 euros avec ses murs (le moins cher étant à 3500 euros).
Au cours d’une discussion j’ai eu la possibilité de récupérer une coupole Exploradome (sans le cimier) avec son système d’étanchéité du toit. Le prix étant intéressant, elle m’a un peu forcé la main pour une auto construction du bâti et une 1/4 d’auto construction de la coupole : il ne reste que le cimier à fabriquer et le système de roulement pour la rotation.
L’auto construction a un avantage pour moi : le fait de diluer dans le temps des dépenses pour la construction. Le projet a ainsi pu avancer « à son rythme » suivant mes disponibilités / envies et mes finances.
J’ai essayé pour cette construction de récupérer un maximum d’éléments que j’avais en ma possession pour limiter le coût final.
Avant de se lancer : la modélisation
Ca y est, on veut, c’est clair, une structure démontable carrée de 3*3m, avec le dôme de 2.5 m dessus. Mais il vaut mieux réfléchir avant de se lancer, ceci évite pas mal d’erreurs au cours de la construction.
Cette étape de modélisation de l’observatoire m’a pris environ 6 mois. Dans ces 6 mois j’ai appris à me servir d’un logiciel de dessin technique en 3D (je m’étais arrêté au 2D et à la planche à dessin pendant mes études) et j’ai dessiné 75% de l’observatoire et de ses fondations. Ceci m’a permis d’arrêter des choix techniques de montage et d’intégrer la possibilité (entièrement démonté) de transporter l’ensemble sur un camion de location avec un permis B.
Les 25% de dessins manquant ont été faits durant la construction et, toujours avant de fabriquer les éléments. La seule fois où je ne l’ai pas fait, je me suis rendu compte lors de la modélisation que ça ne passait pas et ça a été le cas lors du montage.
La modélisation 3D m’a également amené à fouiner dans les grandes surfaces de bricolage pour trouver des éléments pouvant me servir ou y trouver une solution pour mon problème. Cette étape de fouine n’est pas anodine et m’a apporté beaucoup de solutions mais m’a aussi pris beaucoup de temps.
Le "VRAI" projet
Les fondations
L’observatoire doit être démontable, j’opte donc pour des fondations légères qui ne nécessiteront pas de gros travaux lors du démontage. Exit la dalle béton, place aux parpaings que je remplis de béton pour les alourdir. Ils seront au nombre de 8, ce qui donne ainsi 3 appuis par mur. Et en termes de coup, c’est ridiculement faible.
Avec une trentaine de Kg par parpaing, ça nous donne plus de 200 Kg d’encrage. Le poids du bâti s’ajoutera ensuite pour assurer le maintien de la structure au sol en cas de vent (70 Kg environ par mur).
Lors de la conception du plancher, je me suis rendu compte que j’avais besoin de quelques appuis intermédiaires pour que les solives ne plient pas structure tubulaire carrée en acier de 35*35), ils seront aussi constitués de parpaings mais creux cette fois ci, ils ne servent pas à ancrer la structure mais seulement au soutien du plancher.
L’intégration du socle pour la colonne est effectuée en même temps que les parpaings. Un ferraillage cubique avec croisillon interne permet d'asurer sa solidité. Les boulons d'encrage de la colonne sont directement soudés sur le ferraillage.
Le coulage du socle de la colonne en même temps que la pose des parpaings m’a permis de mettre l’ensemble à niveau. Le socle de la colonne est descendu d’environ 1 cm en 1 an après sa pose ( cube de béton de 50*50*50 cm plus un pieu de 50 cm enfoncé à la verticale en desous et pris dans le béton). Ceci n‘a pas grande importance, ma monture sera juste 1 cm plus bas, autant dire rien par rapport au 1.4 m finaux.
Le bâti n’étant pas orienté nord-sud, il a fallu faire attention et construire le socle de la colonne sous la bonne orientation. J’ai fabriqué mon propre ferraillage en cube et y ai soudé directement les 4 boulons qui maintiendront la colonne en place.
Vu que les fondations sont légères, j’ai préféré les faire en avance, plus de 6 mois, pour m’assurer que lors du montage de la coupole ceux-ci soient bien stabilisés, ou au pire que je rectifie le niveau avec quelques cales lors du montage. Ces 6 mois me permettaient d’avoir le froid de l’hiver, la pluie du printemps et le sec de l’été. Au final, il m’aura fallu 1 an avant de poser la coupole et tous les parpaings étaient à niveau, ils n’avaient pas bougés !
Le bâti vertical
Comme précédemment, la volonté de faire un observatoire démontable (pas à chaque fois mais une ou 2 fois dans sa vie) m’a amené à faire des choix techniques.
Le tout bois est facile à réaliser mais du tout bois démontable et stable ce n’est pas évident. Le tout métal est stable, facilement démontable si on part sur du mécano-soudé mais pas esthétique sans compter les problèmes thermiques non négligeable de la tôle acier en bardage.
La solution est donc là : une structure mécano-soudé pour le bâti recouvert d’un bardage bois. On a le démontable de la structure acier, l’isolation et l’esthétique du bois en façade.
Je vous parle acier, mais l’alu c’est bien aussi. Le choix entre ces 2 matériaux a été de 2 ordres.
Je ne suis pas équipé pour la soudure des métaux, pour l’acier, un poste basique (MMA : soudure à l’arc) coute dans les 50 euros, à peine plus si on cherche bien avec un système inverter pour faciliter le travail. Pour l’aluminium, il est conseillé (pour de belles soudures) d’avoir un poste MIG/MAG qui ajoute du gaz à l’arc et là les prix sont plus chers.
Le deuxième critère est le prix de la matière première, l’aluminium c’est plus léger mais beaucoup plus cher.
Donc, investissement, consommables et matière première moins chère pour l’acier (si je compte la ferraille en mètres linéaire, j’ai consommé environ 110 m de tube carré plus plat acier) : c’est donc parti pour une structure acier. Mais je sais, ça sera plus lourd : voyons le bon côté des choses, ça participera ainsi à la stabilité de la structure.
Pour que ce soit démontable, l’idée est de partir sur 4 rectangles soudés qui formeront chacun un mur.
Oui mais un simple rectangle ne garantira pas la stabilité s’il n’est soudé que sur ses 4 coins. Pour assurer la rigidité, j’ai ajouté un morceau incliné à 45° à chaque coin. Ceci empêche la structure de se déformer latéralement.
Pour accrocher le bardage, j’opte pour 3 structures verticales réparties uniformément sur la longueur. Ceci me permettra d’accrocher le bardage sur 5 pièces verticales. Sur chaque pièce verticale sera accroché un tasseau traité fongicide/insecticide puis peint. Le bardage sera ensuite vissé sur ce tasseau. Ces 3 pièces verticales participent aussi à la rigidité du mur.
Des morceaux d’IPN soudés sous la partie inférieure des murs permettra de maintenir les barres d’acier ( solives, tubes carrés de 35*35 comme les murs) du plancher.
En haut du mur est accroché un chevron (traité fongicide/insecticide et peint) qui servira à maintenir la couverture du toit et surtout l’anti goutte du toit.
En bas du mur est accroché un L anti rongeur car il y aura un espace entre les murs et le plancher. Ce L est utilisé pour les bardages des maisons, il est percé pour laisser passer l’air et est peu cher. Pas de rongeurs et une aération naturelle par le bas pour l’abri : que demander de plus ?
Tous les trous de fixation de la structure sont faits avant de souder l’ensemble. La majorité sont également fraisés pour faire affleurer les têtes de vis TF. La visserie sera en inox autant que possible pour éviter de rouiller. Une fois soudé, l’ensemble est dégraissé puis peint avec 2 couches de peinture noire antirouille.
Il y a 2 longueurs de murs différentes pour permettre leur accrochage et garder une structure carrée. Un mur a une structure différente pour la porte qui sera placée en position centrale.
Chaque mur sera fixé à l’autre à l’aide de 2 équerres de menuiserie toiture, avec des vis CHC M6 qui traverseront le tube carré et une rondelle pour agrandir la surface d’appui. L’écrou sera frein pour ne pas bouger une fois monté. Une équerre se trouve en partie haute, l’autre, en partie basse.
Pour la fixation au sol, il est prévu également un système d’équerre et de tirefonds qui se prennent dans les blocs de béton. On aura 3 fixations par mur : 3 blocs de béton par côté.
La porte d’entrée
Ça n’existe pas une porte de 1m de haut. J’en ai acheté une standard et l’ai découpé sur le dessus et le dessous pour avoir la bonne hauteur et garder le système de poignée. J’ai reconstruit le Z pour garder la rigidité de la porte. Les montants sont également remis aux bonnes cotes. L’ensemble est traité fongicide puis peint. Les montants sont fixés directement dans la structure métallique et la porte est montée pour une ouverture sur l’extérieur.
Le sol
Comme tout le reste il doit être démontable. Il sera en bois, OSB3 de 18 mm, pour ses qualités et son faible coût. Les panneaux sont simplement clipsés entre eux. Les panneaux sont agencés pour n’en avoir qu’un seul au niveau de la colonne. Le plancher garde ainsi sa solidité. Il est peint en gris foncé face intérieure et lasuré sur a face côté sol pour le protéger des remontées humides.
Il est posé sur un système de solives en tubes carrées creux de 35*35. Les mêmes que ceux de la structure. Les solives sont agencées de manière à porter au milieu des panneaux et au niveau de leur jointure, ce qui donne 2 échelles, 2 barres longues et une ensemble de contre-solives pour les liaisons les plus courtes. Les parpaings creux assurent leur maintien pour qu’ils ne fléchissent pas.
Le tout en petits morceaux numérotés pour leur positionnement par rapport au plancher. En toute fin de montage, le plancher est vissé sur les murs pour éviter qu’il ne se soulève en cas de vent. Ce plancher légèrement surélevé permet ainsi une circulation d’air sous l’observatoire qui participe à son maintien en équilibre thermique.
Le toit
Tout comme les murs il est composé de 4 parties démontables. Ces 4 parties sont attachées ensemble au niveau des coins.
Chaque partie est attachée à son mur inférieur via 3 plaques de charpente en acier repercé pour correspondre au besoin. Le toit a une pente d’environ 15° pour l’écoulement de l’eau. Le cadre de chaque morceau est en tube carrée acier de 35*35 creux. Le dessus est les côtés sont constitués de plats acier de 50 mm*3mm. Sur les plats supérieurs est fixé de l’OSB3 de 15 mm pour éviter au toit plastique de trop se déformer. Ceci rajoute du poids à la structure mais assurera un meilleur vieillissement de l’ensemble.
L’étanchéité du toit est assurée par 4 plaques en PE, en L symétrique, qui épousent la forme circulaire du dôme et les 3*3m de surface au sol. Ils sont équipés d’anti gouttes pour éviter de faire pourrir la structure bois. Ils sont fixés sur l’anneau qui supporte les roues du dôme, sur le toit au niveau de leur jonction et aux murs en 3 points par côté.
L’anneau
Je l’ai acheté avec la coupole, c’est celui fourni avec les premières générations de cette coupole. Il est en plastique mais reste souple ce qui est un point extrêmement négatif. Il a donc fallu le rigidifier. J’ai apposé sur le dessus un anneau constitué de plats aciers soudés entre eux pour reformer une structure proche du cercle. Sans cela, l’anneau se déformait sous la moindre pression. Cet anneau m’a permis d’accrocher les roulettes qui assurent la rotation du dôme. 8 verticales pour le soutenir et 8 horizontales pour assurer son positionnement. Pour la partie inférieure, pour qu’il ne repose pas que sur des tubes carrés de 35 mm de côtés, j’ai ajouté des plaques OSB3 qui épousent le carré du haut du toit à l’extérieur et le rond de l’anneau à l’intérieur. Elles sont fixés sur 4 barres carrées de 35*35 mm (hé oui toujours elles) fixées dans les coins du toit.
L’anneau est fixé au toit par 8 plaques de charpente et des vis M6 sur les tubes acier et la partie verticale de l’anneau.
Une fois monté / terminé, si c’était à refaire, je jetterais directement cet anneau à la poubelle et en construirais un en bois. Cela ne m’aurais pas pris beaucoup plus de temps et ça n’aurais pas été plus compliqué ni beaucoup plus cher.
Le système de rotation
Il est conçu autour de roulettes de roller pour enfant. Ça porte pas mal de poids, ce n’est pas cher et facile à trouver ainsi que les roulements qui vont avec.
Les roulette verticales sont montées sur des fourches en alu et fixées à l’anneau en 2 points. Elles sont réparties de manière uniforme pour porter le dôme.
Les roulettes horizontales sont montées sur des tiges filetées de 6mm pour l’axe (comme les roulettes verticales d’ailleurs), renforcé par de écrous et montés sur une plaque en alu avec un évidement permettant leur réglage latéral. Une fois réglé, il suffit de serrer les vis pour bloquer leur position. Elles sont positionnées juste à côté des roulettes verticales par commodité et sont aussi au nombre de 8.
Le guidage en rotation est assuré par un U en plastique qui était fourni avec le dôme et qui est fixé sous ce dernier.
Le dôme
Il est en plastique PE mais il est comme l’anneau, il reste souple. Pour limiter les problèmes de rotation et garder le dôme avec la même géométrie en permanence, j’ai ajouté entre le dôme et le U pour sa rotation un anneau en lamellé-collé de contreplaqué stratifié fibre de verre et carbone pour sa rigidité. Ceci ajoute une plaque de 2 cm d’épaisseur mais rigidifie beaucoup l’ensemble.
N’ayant jamais fait de stratification, cela a été une découverte. Elle m’a permis de me roder pour prendre mes marques avant de stratifier le cimier. Cette pièce n’étant que peu apparente, ce n’étais pas grave si je me loupais légèrement. J’ai été étonné par la rigidité apporté par la stratification : c’est impressionnant de gain pour seulement quelques dixièmes de mm ajoutés en épaisseur. Par contre c’est long et sale, surtout lorsque l’on fait un anneau de 2.5 m de diamètre et qu’il y a obligation de le stratifier à l’extérieur par manque de place.
La colonne
Démontage oblige, je suis parti sur une colonne acier vissée dans le socle béton. Une fois les murs dessinés, le toit dessiné et le dôme modélisé, on sait quel doit être la hauteur de la colonne en fonction de sa monture. Sinon si la colonne est trop courte, on visera que le haut du ciel et si elle est trop haute, on ajoute des problèmes potentiels sans rien gagner en terme d’observation (flexions, vibrations, …). On n’est quand même pas au cm près mais l’idée est de pouvoir viser quelques degrés au-dessus de l’horizon sans être embêté par la porte basse du dôme. Hcolonne ≈ Hporte_basse-Hmonture(bas͢_monture-axe_dec) . A affiner suivant la taille de votre instrument et vos critères de pointage, plus celui-ci est gros, plus il faut élever la colonne pour ne pas vignetter le bas du télescope avec la porte basse. Mais la formule citée plus haut reste fonctionnelle en admettant qu’on retire quelques degrés de hauteur pour le pointage.
La colonne est fixée au sol par 4 écrous freins de 20 mm. La pièce basse de la colonne est carrée, en acier de 12 mm, avec 4 évidements oblongs pour les vis de fixation. Ces évidement permettent un réglage en latéral de la colonne pour faciliter la mise en station. En son centre se trouve un trou qui permet, si on le souhaite, de faire passer des câbles électriques.
La colonne elle-même est soudée à cette pièce. Elle est constituée d’un carré en acier de 100*100 mm de 2 mm d’épaisseur. Ce dernier étant trop fin, pour limiter les vibrations et rigidifier la colonne, j’ai soudé 4 UPN de 60 mm dans les coins. La soudure a été effectuée sur toute la longueur. J’en ai profité pour percer d’un trou taraudé chaque UPN au cas où j’ai besoin de fixer quelque chose.
La pièce supérieure est de nouveau une plaque carrée d’acier de 12 mm d’épaisseur. 3 vis de 18 mm sont soudées dessus, aux positions les plus éloignées possibles pour avoir le maximum de précision pour le réglage de la platine porte monture. Sur chacune de ces 3 vis est monté un écrou frein qui servira de réglage en horizontalité de la monture. La partie arrondie de l’écrou frein est montée au-dessus pour servir de pivot. Elle est percée en son centra pour laisser passer des câbles si besoin est.
La platine porte monture est la même plaque que les précédentes. Elle est percée de 3 trous pour laisser passer les 3 vis de réglage. L’horizontalité, une fois réglée au niveau, sera bloquée à l’aide de 3 écrous freins sur le dessus. Une échancrure sur le côté sud est effectuée pour laisser passer l’électronique Gemini de la G11. En son centre sont percé un trou central et 3 trous à 120° qui permettent de fixer la pièce d’adaptation de la monture G11. Cette dernière pièce a été achetée.
Le cimier
Bonnes affaires obliges, le cimier était manquant, il a donc fallu le fabriquer. Le choix s’est porté sur une structure en contreplaqué de 5 mm pour la partie supérieure (possible de le plier sans trop de difficultés) et en 10 mm pour les parties latérales et faces avant / arrière. Le tout est starifié en fibre de verre 250 g/m², une couche de topcoat et 2 couches de peinture.
Il a fallu adapter le cimier à la coupole, j’ai demandé les côtes au fabricant pour le cimier d’origine et me suis basé là-dessus pour la fabrication de départ. Le système d’ouverture est basé sur un simple glissé du cimier sur le dôme. Les ajustements (entre 30 et 50 je dirais) ont servis à optimiser la largeur du cimier et la position des 4 cales qui empêchent celui-ci de sortir de son rail et l’appui du cimier contre la coupole en position fermée. La stratification n’a été faite qu’après ces ajustements.
Pour assurer un bon glissement, j’ai collé des patins téflons sur le cimier. Mais même sans ceux-ci il glissait parfaitement.
Il a fallu fabriquer une « baguette » pour ouvrir / fermer le cimier une fois monté car je ne fais pas 2.5m de haut !! Ceci en attendant la motorisation qui viendra une fois le concept entier bien validé.
L'électricité
Le plus simple est de tirer un câble entre la maison et la coupole mais, car il y a souvent un mais, je souhaite à terme emmener la coupole sous de meilleurs cieux. J’ai donc opté pour un tableau électrique « standard » pour équiper la coupole.
J’ai un disjoncteur 32A dans le tableau de la maison qui arrive sur un tableau électrique posé dans l’observatoire.
Dans l’observatoire, en premier, je passe par un différentiel 40A-30mA pour protéger l’ensemble. Viens ensuite un disjoncteur 2A pour l’IPX qui viendra après, un 10A pour l’éclairage, un 10A qui servira au PC météo et 3 *16A pour les prises électriques.
Le câble qui arrive de la maison est en 2.5 mm² (les normes électriques donnent du 6 mm²) couplé avec un câble réseau cat6 pour ne pas avoir de problème même si je n’ai que 12 m entre la maison et la coupole.
La lumière est câblée en 1.5 mm², le reste en 2.5 mm² ce qui est largement suffisant vu les ampérages que l’on tire sur notre matériel. J’ai fait un essai, G11 en mode Goto, résistance chauffante en marche, CCD en cours de refroidissement, charge du PC portable, moteur de mise au point en marche, hub USB alimenté : avec tout ça on a moins de 1A en 220V.
Phase finale
Maintenant que le mécano est fabriqué, il ne reste plus qu'à assembler l'ensemble comme une construction en LEGO.
Le time lapse !!!
Les premiers résultats :
M27 HOO
Transit de l'exoplanète WASP 2b le 6 octobre 2017 :
Une demi période acquise par hasard sur l'étoile variable VSX J202927.1+062820 :